Retour au pays et création d’entreprise : Une opportunité pour la Tunisie

Vers une dynamique de développement durable

Depuis quelques années, la Tunisie fait face à un défi majeur : son exode de talents. Toutefois, un phénomène encourageant émerge : le retour au pays de nombreux expatriés, souvent motivés par l’envie de contribuer à la croissance économique nationale. Cet article explore les motivations, les défis et les opportunités liés à ce retour, en mettant l’accent sur la création d’entreprise comme levier de développement. À travers des études de cas, des données fiables et des conseils pratiques, nous mettrons en lumière comment ces entrepreneurs de retour façonnent le paysage économique tunisien.

1. Le retour des talents : un constat démographique

1.1. Une diaspora tunisienne dynamique

Selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 1,5 million de Tunisiens vivent à l’étranger, principalement en Europe et en Amérique du Nord. Ce phénomène a engendré une diaspora passionnée et compétente, qui, malgré des défis, reste attachée à son pays d’origine. En 2025, une étude de l’Institut national de la statistique (INS) a révélé que 35 % des expatriés envisagent un retour définitif pour lancer une entreprise.

1.2. Les motivations du retour

Les raisons qui poussent ces talents à revenir sont multiples : la recherche d’un cadre de vie favorable, l’attachement aux racines familiales et culturelles, ou encore l’envie de participer à la transformation économique du pays. D’après une enquête menée par le Centre de recherche sur l’économie et le développement (CRED), 65 % des répondants affirment que leur motivation principale est de contribuer à l’innovation et à la création d’emplois en Tunisie.

2. Le paysage entrepreneurial tunisien : état des lieux

2.1. Une législation favorable

Depuis 2016, la Tunisie a mis en place plusieurs réformes pour stimuler l’entrepreneuriat, notamment la loi sur l’auto-entrepreneuriat. Cette législation permet aux nouveaux entrepreneurs de bénéficier d’un cadre juridique simplifié. En 2023, le rapport Doing Business de la Banque mondiale a classé la Tunisie au 78ème rang mondial pour la facilité de faire des affaires, marquant une amélioration significative par rapport aux années précédentes.

2.2. Un écosystème en pleine mutation

La création d’incubateurs et d’accélérateurs, tels que Startup Tunisia, a favorisé l’émergence de nouvelles entreprises. En 2025, on compte plus de 150 start-ups actives dans des secteurs variés comme la technologie, l’agro-alimentaire et la santé. La dynamique collaborative entre entrepreneurs, universitaires et investisseurs est en plein essor, propulsant l’innovation.

3. Études de cas : entrepreneurs tunisiens de retour

3.1. Le parcours de Rania et Khalil

Rania et Khalil, un couple d’expatriés ayant vécu en France, ont décidé de revenir en Tunisie en 2024 pour lancer leur entreprise de e-commerce, Tunisia E-commerce. En moins d’un an, leur plateforme a généré un chiffre d’affaires de 500 000 dinars. Leur succès repose sur l’utilisation de technologies adaptées et la compréhension des besoins locaux.

3.2. L’innovation au service de l’agriculture

Samir, un ingénieur agronome de retour d’Italie, a fondé une start-up dédiée à l’agriculture durable. Grâce à des partenariats avec des agriculteurs locaux, son entreprise a mis en place un système d’irrigation intelligent. En 2025, il a reçu le prix de l’innovation au Salon international de l’agriculture en Tunisie, prouvant que l’innovation peut transformer des secteurs traditionnels.

4. Les défis du retour et de l’entrepreneuriat

4.1. Les obstacles administratifs

Malgré les réformes, les entrepreneurs rencontrent encore des défis administratifs. Selon un rapport de la Banque mondiale, 40 % des entrepreneurs signalent des difficultés liées à la bureaucratie. La simplification des procédures reste une priorité pour encourager davantage de retours.

4.2. Le financement : un enjeu crucial

Le manque d’accès au financement reste un frein pour de nombreux entrepreneurs. En 2023, une étude de la Banque africaine de développement a révélé que 60 % des start-ups tunisiennes peinent à obtenir des prêts. Les initiatives de micro-financement et de fonds d’investissement sont essentielles pour soutenir ces projets.

5. Conseils pratiques pour réussir son retour

5.1. Établir un réseau solide

Le retour au pays nécessite la création d’un réseau professionnel. Participer à des événements, rejoindre des associations d’entrepreneurs et utiliser des plateformes comme LinkedIn peuvent faciliter les rencontres et les échanges d’idées.

5.2. Comprendre le marché local

Avant de se lancer, il est crucial de réaliser une étude de marché approfondie. Les entrepreneurs doivent s’informer sur les tendances, les besoins des consommateurs et les spécificités du secteur. Des outils comme Statista peuvent fournir des données précieuses.

6. Vers une économie innovante et durable

6.1. L’impact des entrepreneurs sur l’économie

Les entrepreneurs de retour jouent un rôle clé dans la création d’emplois et le développement de solutions innovantes. Selon une étude de la OCDE, chaque nouvelle entreprise crée en moyenne 3,5 emplois. En 2025, les start-ups tunisiennes ont généré 12 000 nouvelles positions.

6.2. L’innovation comme moteur de croissance

Les start-ups tunisiennes investissent massivement dans la recherche et le développement. En 2023, 30 % des entreprises technologiques ont alloué un budget à l’innovation, selon un rapport de Tunisian Innovation. Cette dynamique est essentielle pour positionner la Tunisie sur le marché international.

7. Témoignages d’experts

7.1. Les retours d’expérience

Dans une interview récente, le professeur Ahmed Ben Salah, expert en entrepreneuriat à l’Université de Tunis, a déclaré : « Le retour des talents est une opportunité unique pour la Tunisie. Ces entrepreneurs apportent non seulement des compétences, mais aussi une vision nouvelle qui peut transformer notre économie. »

7.2. Les recommandations d’un investisseur

Hédia Naceur, investisseuse dans des start-ups tunisiennes, souligne l’importance de soutenir les entrepreneurs de retour : « Investir dans des projets portés par des Tunisiens de l’étranger est une stratégie gagnante. Ils connaissent les standards internationaux et sont motivés pour réussir chez eux. »

Conclusion

Le retour au pays et la création d’entreprise représentent une opportunité inédite pour la Tunisie. Alors que le pays cherche à revitaliser son économie, ces talents de retour peuvent être le catalyseur d’une transformation profonde. En surmontant les défis administratifs et en s’appuyant sur un écosystème entrepreneurial dynamique, la Tunisie peut tirer parti de cette vague de retour pour bâtir un avenir économique prometteur. La collaboration entre entrepreneurs, investisseurs et institutions est essentielle pour réussir cette transition et ancrer l’innovation au cœur du développement économique.