Actualités économiques
Freelancing en Tunisie : liberté ou précarité ?
En Tunisie, le freelancing explose. Développeurs, graphistes, traducteurs, assistants virtuels, créateurs de contenu… ils sont de plus en plus nombreux à choisir l’indépendance professionnelle plutôt que le salariat ou le chômage.
À première vue, le freelancing offre souplesse, liberté géographique, autonomie. Mais derrière cette apparente liberté se cachent des zones grises : instabilité des revenus, absence de couverture sociale, paiements bloqués à l’international, et surtout un manque de reconnaissance institutionnelle.
Alors que des milliers de jeunes Tunisiens monétisent leur savoir-faire via Upwork, Fiverr ou même Instagram, la question centrale demeure : le freelancing est-il un choix ou une nécessité ? Est-il un tremplin vers un business solide, ou une forme déguisée de précarité moderne ?
Dans cet article, nous explorons les réalités, opportunités et limites du freelancing tunisien, et ce qu’il faudrait changer pour qu’il devienne un pilier de l’économie de demain.

Les jeunes diplômés et autodidactes tunisiens trouvent dans le freelancing une échappatoire :
- Absence d’opportunités d’emploi stable
- Désillusion vis-à-vis du secteur public
- Volonté de travailler pour des clients étrangers, mieux rémunérés
Le nombre de freelances tunisiens actifs sur les plateformes internationales a doublé en 5 ans.
Les plateformes préférées des freelances tunisiens
- Fiverr, Upwork, Malt, Toptal : pour le développement web, design, traduction, rédaction
- Behance, Dribbble : pour les designers
- LinkedIn, Instagram : pour les indépendants dans le marketing, coaching ou formation
Certains réalisent jusqu’à 3 000 TND par mois, d’autres peinent à trouver un client. C’est une jungle, mais aussi une opportunité.
1- Les avantages réels du freelancing
✔️ Horaires flexibles
✔️ Choix des missions
✔️ Possibilité de travailler à l’étranger sans quitter la Tunisie
✔️ Faibles coûts de lancement
✔️ Accès à des revenus en devises
2- Les grandes fragilités du modèle freelance en Tunisie
❌ Absence de cadre juridique clair pour les freelances
❌ Inexistence de statut officiel ou de couverture sociale adaptée
❌ Problèmes de paiement international (PayPal restreint, Stripe absent)
❌ Irrégularité des revenus
❌ Difficultés d’accès au financement ou à la bancarisation
De nombreux freelances vivent sans protection sociale, sans contrat, sans retraite.
Pour certains, c’est une étape de transition. Pour d’autres, un système par défaut, sans filet de sécurité.
3- Que faire pour structurer le freelancing en Tunisie ?
- Créer un statut juridique clair du freelance
- Faciliter les paiements internationaux (Stripe, Payoneer, etc.)
- Intégrer les freelances à la CNSS sous un régime adapté
- Offrir des formations certifiantes accessibles
- Créer une plateforme nationale de freelancing sécurisée
Le freelancing peut être un levier de transformation économique en Tunisie, à condition d’être structuré.
Sans cadre juridique, il reste une zone grise instable, malgré son potentiel.
Donner un vrai statut aux freelances, c’est reconnaître un nouveau modèle de travail, et valoriser une jeunesse qui crée, innove, vend et gagne – souvent seule, souvent dans l’ombre.
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